Elle excelle aussi bien au théâtre où elle a débuté qu’au cinéma ou dans les séries télévisées où elle vogue en ce moment. Son nom : Adjara Fall, désignée Meilleure héroïne des séries sénégalaises.
Adjara Fall : un nom très connu au Sénégal pour avoir fait le tour de la presse en ligne sénégalais, et de tous les médias de ce pays suivant l’actualité des séries locales dans les chaines de télévisions nationales. Car Adjara Fall a été désignée le 25 avril 2019, « Meilleure actrice » des séries télévisées du moment au Sénégal pour son rôle dans Idôles, lors de la Première cérémonie des « Téranga Movies Awards », les récompenses du cinéma sénégalais, soit l’équivalent des Oscars aux Etats-Unis et des Césars en France. Elle coiffe ainsi pas mal de vedettes des séries télévisées qui sont au top sur les chaines de télévisions nationales. Il s’agit de Rouba Sèye de la série Mbettel (surprise en wolof), Souboulou Bathily de Wiri Wiri (Tourner autour du pot), Mariétou Diop (Marichou) et Carole Valery Andrade (Eva) de la série Pod et Marichou et Christiane Dumont de C’est la vie.
Son nom est Adjara Fall à l’état civil, mais il arrive qu’on l’appelle autrement au grès des rôles qu’elle interprète en tant que comédienne au théâtre ou au cinéma.
Comme dans le rôle de Reissa, une femme dépensière, épouse d’un directeur de publication du journal West info qui est souvent en connivence avec les politiques. L’actrice s’est dit agréablement surprise de « cette reconnaissance » des siens qui pour le moment, lance-t-elle, « n’a pas encore produit de fruit sur sa carrière ».
Laissons le temps au temps et essayons de le remonter pour s’arrêter d’abord sur sa courte carrière d’actrice dans les séries locales. Tout débute il y a plus de cinq ans, avec Tundu
Wundu, la série télé ayant remporté le trophée de la Meilleure série au Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou en 2017. Elle était d’ailleurs présente à
Ouagadougou (Burkina Faso) au cinquantenaire du FESPACO. S’en suit Idoles qui lui vaut cette distinction aujourd’hui. Et prochainement Adjara Fall sera dans la série Wala bok de
la réalisatrice sénégalaise Fatou Kandé Senghor, un livre publié en 2015, aujourd’hui adapté au cinéma.
Mais auparavant, la belle allure montrant une féminité bien sénégalaise avec ses rondeurs à la « drianké », a tapé à l’œil des publicistes qui lui ont fait confiance pour véhiculer les
marques de leurs produits. Ils ne sont pas les seuls. Le mouvement « Touche pas à ma sœur » fait écho au Sénégal, même si les comédiennes et artistes n’en parlent pas beaucoup.
Selon Adjara, des hommes mal intentionnés existent dans le milieu. « Ils abusent de nos sœurs et des filles qui sont prêtes à tout pour paraître dans les séries ou films tournés ici. Il
y a beaucoup de non-dits dans ce milieu », révèle la comédienne, aidée par sa force de caractère. Sa beauté légendaire et surtout son jeu d’acteur professionnel, attirent les
réalisateurs et metteurs en scène.
La comédienne est un pur produit du Conservatoire d’art dramatique de l’Ecole Nationale des Arts de Dakar (ENA), promotion 1998. « Je suis entrée à l’ENA en 1994 voire 1995, et j’ai eu
mon diplôme en 1998. J’ai intégré le Théâtre national Daniel Sorano en 2003 », dit-elle. Mais que faisait-elle entre 1998 et 2003 ? « J’ai beaucoup travaillé dans la
publicité », lance-t-elle.
Cette native de Rufisque - située à 25 kilomètres de Dakar, cette ville fait partie des quatre communes de pleine exercice du temps de la colonisation où les citoyens étaient des Français - excelle sur les planches où elle a participé à de nombreuses pièces notamment dans Noo yem kepp (Tous égaux en wolof), une mise en scène de Oumar Cissé, représenté en 2014 au Théâtre national Daniel Sorano. Cette comédie sociale traite du thème de la parité dont une loi instituant l’égalité entre hommes et femmes dans la vie politique, votée depuis 2010. Elle a aussi joué dans la pièce historique Nder en flamme du dramaturge Alioune Badara Bèye. L’histoire met en scène la bravoure des femmes de la localité nord du Sénégal qui ont préféré s’immoler par le feu que d’être esclaves des Maures. Elle est aussi dans beaucoup d’autres pièces représentées à Sorano parmi lesquelles Bruits de couloir, Feu rouge de feu Oumar Ndao, etc.
Adjara Fall est plus attirée, dit-elle, par les sujets de société. « Je suis plus sensible aux faits de sociétés, des pièces qui sensibilisent et qui servent à la société », justifie la comédienne qui n’accepte pas toutefois tous les rôles.
Mais entre le théâtre et le cinéma, son cœur ne balance point, car elle veut allier les deux, même si elle reconnait que le théâtre est plus difficile. « Au théâtre, il y a un texte à apprendre, il faut respecter la mise en scène, il faut beaucoup de concentration parce qu’on doit apporter une réplique à son vis-à-vis. Il faut surtout beaucoup de générosité », fait valoir l’actrice qui appelle de tous ses vœux plus de rôles au cinéma.
Fatou Kiné SENE
ASCC
Sénégal
Références
- Idôles de/by Pascal Nampémanla Traoré et Ibou Guèye / société x 5 saisons/ Sénégal / 2016
- Mbettel de/by Alioune Ndiaye /société dramatique / Sénégal / 2016
- Wiri Wiri de/by Kébé / société / Sénégal / 2016
- Pod et Marichou de/by Khalifa Ba / société / Marodi TV / Sénégal / 2016
- C’est la vie de/by Moussa Sène Absa, Fabacary Assymby Coly, etc / Société / Afrique – France / 2015
- Tundu Wundu de/by Abdoulahad Wone / Triller / Sénégal / 2014
- Wala bok de/by Fatou Kandé Senghor / fiction / Sénégal / en tournage
- Alioune Badara BEYE, Nder en flamme, Nouvelles éditions africaines (NEA) / 1990 / 90 pages